2013 : Evolution à double tranchant pour la MTC

 

Comme beaucoup de gens le savent je suis un ancien thérapeute en médecine traditionnelle chinoise.

Ce métier comporte plusieurs facettes thérapeutiques , la plus connue l’acupuncture, mais il y a également , la manipulation et les massages ( tuina-tuifa), et la moins connue la prescription de plantes, prescription plus connue sous le nom de formules magistrales.

Cette formulation est composée par le thérapeute en fonction du bilan énergétique du patient à l’instant « T » de la consultation.Elle est unique et répond à un besoin immédiat d’ou son efficacité .A différencier d’une formule finie que l’on trouve par exemple dans le grand livre de pharmacopée chinoise d’Eric marié.

Depuis fin 2012 un décret ( décret 352 du 20 mars 2006) régit la commercialisation des compléments alimentaires dans lequel s’insère la pharmacopée chinoise.

Ceci implique plusieurs problématiques auxquelles les laboratoires bimont ont été confronté et que la plupart des thérapeutes en médecine traditionnelle chinoise ignorent.

1- Il existe de nombreuses plantes interdites sur le territoire européen.

2- Certaines plantes ont des mentions obligatoires.

3-Certaines plantes doivent être limitées dans leurs dosages journaliers.

4- Et non des moindres aucun complément alimentaire ne peut être commercialisé sans avoir préalablement été déposé à la DGCCRF.

ceci engendre une conclusion explosive: LES FORMULES MAGISTRALES PRESCRITENT PAR LES THERAPEUTHES NE SONT PLUS LEGALES ET PEUVENT AVOIR DES EFFETS SECONDAIRES ET DES CONTRES INDICATIONS MAJEURES.

POURQUOI??

1- Il existe de nombreuses plantes interdites sur le territoire européen.

Malheureusement les thérapeutes peuvent être mal informés et ne connaissent qu’en partie ces plantes interdites ou non commercialisables.

2- Certaines plantes ont des mentions obligatoires.

Meme constat:

Un exemple la plante CHUANG XIONG ou Livèche de Szechuan est une plante interdite en cas de grossesse.

Le rhizome du souchet ou ZHI XIANG FU est interdit en cas d’allaitement ou de grossesse.

3-Certaines plantes doivent être limitées dans leurs dosages journaliers.

Chaque plante à son effet énergétique mais il ne faut en aucun cas oublier qu’elle contient également des principes actifs.

Un exemple ZHI KE ou orange mure est limité en taux de synephrine à 20mg/jour.

4- Et non des moindres aucun complément alimentaire ne peut être commercialisés sans avoir préalablement été déposé à la DGCCRF.

Depuis fin 2012 la DGCCRF est très vigilante concernant les compléments alimentaires.

Le problème est que pour une formule magistrale qui est unique le laboratoire devrait après réception de la prescription vérifier:

-si toutes les plantes sont autorisées en Europe

– remplacer si nécessaire la plante interdite par une plante autorisée

– vérifier les mentions obligatoires et les limitations et les inscrirent sur l’étiquette.

-déposer ensuite le dossier de la formule à la DGCCRF et attendre 2 mois sa réponse.

– ensuite et seulement après acceptation du dossier envoyer la prescription au patient.

Imaginer donc la complexité et surtout la contradiction de la loi et du bien fondé de la démarche thérapeutique.

Toute évolution de société a son revers à la médaille, ce décret a ses bons cotés car la méconnaissance des effets secondaires des plantes autant pour le thérapeute mais surtout pour le patient permet une meilleure visibilité, mais son revers c’est qu’elle remet en question les principes de lamédecine traditionnelle dans son fonctionnement rendant ces formules illégales .

Certains vont dire il « prêche pou sa paroisse »et j’avoue que ce n’est pas faux et je vais vous écrire pourquoi.

J’aime la médecine chinoise son concept son approche, et ses résultats.

Par contre au cours du développement de mes connaissances plus poussées sur la biologie moléculaire , sur les principes actifs sur la botanique je me suis aperçu que ma culture de thérapeute ne me faisait visionner qu’une facette de la vérité et de la connaissance,oubliant un principe fondamental  » le patient », mon premier réflexe est la protection de celui-ci.

Imaginez que je conseille CHUANG XIONG à une femme enceinte ( par « méconnaissance ») et que celle-ci en subit les effets secondaires ainsi que son bébé, quel regard aurais-je envers l’ancien thérapeute que je suis.

J’ai donc fait mon choix en âme et conscience , oui la formule magistrale restera plus efficace qu’une formule finie, mais a quel prix……

Je préfère donc aujourd’hui travailler avec des formules ayant reçu l’accord de mise sur le marché des formules à spectre large quitte à être moins précises mais qui garantissent une totale absence d’effet secondaire ,ou ,de méconnaissances du produit et des mentions légales.

Chers amis thérapeutes, cette lettre est aussi pour vous, car peut être, comme moi par le passé ,vous ne connaissez pas cette autre facette de la vérité, je voulais la partager car je connais la difficulté de développer une activité dans ce domaine en toute sérénité, sachez pour finir que dorénavant certaines responsabilités civiles professionnelles ne vous couvriront plus en cas d’effets secondaires sur la prescription d’une formule non déposée, il est donc de mise d’être vigilant, même si l’évolution peut être à double tranchant gardons seulement son aspect positif.

Bertrand Bimont

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1 thought on “2013 : Evolution à double tranchant pour la MTC

  1. Renvoi: La médecine chinoise est-elle efficace ? - Tendance Santé, le blog des médecines complémentaires

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